Asilum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 Les Millet

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Frederike Koskinen
Patiente
Frederike Koskinen

Nombre de messages : 4

Les Millet Empty
MessageSujet: Les Millet   Les Millet Icon_minitimeDim 30 Jan - 0:52

-Tu te rappelle de mon cousin Clarence?
-Je crois.
-Il va essayer de te soigner, mais pour ça tu dois aller en Antarctique.
-Il fait plus froid qu’ici?

Malgré le fait qu’elle se soit habituée au nouveau tempérament de sa fille, Constance fut déroutée par le manque de réaction de Frederike. La mère en eut les larmes aux yeux. Elle envoyant son petit ange pour son bien. Pour leur bien.

-Heum, oui, mais tu seras à l’intérieur.
-C’est bon. Je pars…?
-Demain. Pas besoin de faire tes valises, tu auras tout ce qu’il te faut déjà sur place.
-Puis-je appeler Katy?

Une lueur d’espoir traversa le regard de la mère. Sa fille ressentirait-elle enfin une émotion?

-Elle me doit encore un souper.

Faux espoir. Lorsque Frederike quitte la salle à manger, Constance Millet s’effondre sur une chaise.

***

Trois jours plus tard, Frederike se retrouvait finalement au centre de son grand oncle. Le blanc des vêtements ne la rendait que plus fantomatique. Elle analysait les choses d’un œil sceptique. Il fallait se rendre à l’évidence, le CSHEMAS enlevait tout droit à la personne des patients. Et la jeune femme l’avait remarqué que quelques minutes après son arrivée. Deux patients, se suivant, se faisaient traîner de force par des infirmiers. La finlandaise eut un simple haussement de sourcil. S’ils étaient ainsi traités c’est qu’il devait y avoir une raison.

On lui avait présenté sa chambre, la salle de jeux, la cafétéria. On lui avait expliqué les règles de l’établissement. En chemin, un jeune homme avait croisé leur cortège. Il semblait perdu, tel un enfant cherchant sa mère. Une personne remplie de bonté l’aurait certainement aidé, mais Frederike songea que celui-ci nécessiterait plus d’une coupe de cheveux que d’aller à son secours. Ils allèrent à la bibliothèque. Un calepin sur les genoux, une femme s’y trouvait seule. La finlandaise analysa le dessin. Les traits manquaient de fermeté. L’utilisation du fusain aurait grandement amélioré les effets d’ombres et de lumières. Un infirmier la tira vers l’arrière afin de continuer.

Ils arrivèrent devant une porte. Au côté de l’embrassure se trouvait une plaque, d’où l’on pouvait lire «Salle d’expérimentation». Elle y suivit l’homme musclé. Des portes se succédèrent. Finalement, ils s’arrêtèrent devant l’une d’elle déjà ouverte. Une sorte de téléviseur s’y trouvait avec deux chaises. D’autres instruments plus complexes s’y trouvaient. Sans en attendre l’ordre, elle alla s’asseoir. Les infirmiers hésitèrent un instant. Un trouble sembla les gagner.

-Il n’y a pas de…
-Je sais…
-On ne peut l’attacher si…

Frederike se racla la gorge. Elle regarda les deux infirmiers, avant de hocher de la tête et de hausser le sourcil. Encore.

-Croyez-vous vraiment que je vais faire du mal à mon grand oncle?

Le claquement de souliers de luxe sur le parquet signalait que le psychiatre venait d’arriver. Frederike se retourna, faignant comme elle avait déjà vu, un semblant de joie à la vue de Clarence Millet.

-Mon oncle! Il faut vraiment que vous choisissiez mieux vos infirmiers. Ils sont d’une idiotie incroyable.
Revenir en haut Aller en bas
Dr. Clarence Millet
Directeur du CSHEMAS
Dr. Clarence Millet

Sexe : Masculin
Nombre de messages : 2301
Age : 47
Nationalité : Français

Les Millet Empty
MessageSujet: Re: Les Millet   Les Millet Icon_minitimeVen 25 Fév - 22:09

Cela était certes pour le moins étrange : au nombre de patients dans le centre, peu nombreuses étaient les chances que quiconque y rencontre quelqu’un de sa propre famille. Et pourtant… Clarence lui-même, ce Dieu humain régnant sur une population de larves en Antarctique, avait fait interner sa petite-nièce. Pour une autre personne, cela aurait sans doute été une décision délicate; pour le directeur du CSHEMAS il n’y avait eu aucune décision à prendre. Les problèmes avaient été énoncés clairement, la solution la plus logique avait été posée. Problème psychiatrique jamais observé auparavant? Bienvenue au CSHEMAS.

Certaines personnes ont une odeur caractéristique : les boulangers, par exemple, sentent toujours le pain frais. Ce qui caractérisait Clarence au centre, c’était le bruit de ses souliers. À la différence du reste de son personnel, le directeur pouvait se permettre de porter ses propres vêtements et non pas un uniforme informe. Et, ainsi donc, ses chaussures produisaient un son unique, qui faisait frissonner la plupart des patients, comme un signal d’alarme annonçant un diable en souliers de cuir italien.

Ce ne lui fit ni chaud ni froid de revoir l’enfant de sa cousine. Celle-ci sembla cependant heureuse à l’arrivé du psychiatre et Clarence nota la réaction d’un froncement de sourcils : pourquoi prétendre être normale lorsque l’on en a absolument rien à faire de toute façon? D’un ton neutre, et tout en se dirigeant vers le bureau qu’il s’était improvisé dans la salle d’expérimentation B2, il répondit aux accusations de sa nouvelle patiente :

« Ils ne font qu’appliquer le règlement, Frederike. »

Il fit signe aux deux infirmiers, ceux-ci encore un peu choqué par l’infini flegme de la jeune femme. Chaque cas avait cet effet là, jusqu’à ce qu’on s’y soit habitué. Un jour, plus rien ne les surprendrait.

Tandis que la porte se refermait, Clarence sortit un casque à électrode de son bureau et se dirigea vers sa petite-nièce. Il lui posa l’appareil sur la tête sans dire un mot et se réinstalla derrière son bureau, un écran devant lui et un diaporama d’ouvert sur le moniteur. D’un mouvement de doigts sur le clavier, il alluma le projecteur au mur, éclairant un écran situé en face de Frederike. Une première image s’afficha sur la toile blanche. Le docteur se pencha par-dessus son écran, expliquant la nature du test qu’il voulait effectuer :

« Je vais te montrer des photos et tu vas me dire ce que tu en penses. Essaie de réfléchir par toi-même et de ne pas me répéter ce que tu crois que d’autres personnes diraient. »

Sur l’écran apparaissait la photo d’un enfant mutilé, baignant encore dans son sang. Archives de guerre.
Revenir en haut Aller en bas
Frederike Koskinen
Patiente
Frederike Koskinen

Nombre de messages : 4

Les Millet Empty
MessageSujet: Re: Les Millet   Les Millet Icon_minitimeJeu 21 Avr - 21:47

Tous les Millet n’avaient aucun sens de la famille. Ils ont en moyenne un seul enfant ou aucun. En avoir plus d’un était une anomalie. Il fallait créer un enfant et y mettre toute son énergie afin qu’il réussisse dans la vie. De plus, le miracle de Noël se réalisait que lorsque tous les cousins et cousines se retrouvaient réunis pour cette fête. Ce miracle n’était arrivé qu’une seule fois depuis les vingt dernières années. Il n’était donc pas étonnant que Clarence Millet témoigne si peu de joie envers sa petite-nièce « adorée ».

Frederike releva le sourcil à la vue du casque. Elle en avait vu des semblables dans le bureau de son père, mais elle n’en avait jamais porté un. L’exercice était fort simple. Dire ce qu’elle voyait.

-On voit, ici, un pauvre petit garçon… Ça me fait de la peine de… ok j’arrête. Si on ne peut plus « rire ». Ce garçon est l’une des nombreuses victimes de la guerre. Il n’a pas eu de chance. Il était au mauvais endroit au mauvais moment.

Second diaporama.

-Image de gens aillant été gazés par le napalm lors de la guerre du Vietnam. On voit clairement que l’enfant en avant plan ne voit plus rien dû à l’irritation que cause le gaz en question. Les américains en ont aspergé des villages entiers. Saviez-vous que les médias, en diffusant les images de la guerre, est l’une des causes majeures de…

Troisième image.

-Famille type occidentale. Le père, au centre et entouré de ses enfants, est le symbole fort de la famille. Le feu à l’arrière est le confort familial et l’émotion sur les visages ressemble à de la joie. Une personne extérieure pourrait se laisser attendrir. Cependant je n’y vois qu’une scène courante. Une jolie photo que tous et chacun pourrait avoir sur le buffet ou le dos de la cheminée.

Les images défilèrent ainsi, alternant entre horreur et beauté. Frederike sourcillait à l’occasion. Non dû à une émotion, mais à l’originalité que son oncle avait mis dans la sélection de certaines photos.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Les Millet Empty
MessageSujet: Re: Les Millet   Les Millet Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Les Millet

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Millet, Clarence
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Asilum :: CSHEMAS: Intérieur :: Salles d'expérimentation-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser